{"id":15147,"date":"2022-06-30T12:00:00","date_gmt":"2022-06-30T10:00:00","guid":{"rendered":"http:\/\/www.bizouard.com\/blog\/2022\/06\/30\/denigrement-de-lemployeur-une-cause-reelle-et-serieuse-de-licenciement\/"},"modified":"2022-09-08T12:02:12","modified_gmt":"2022-09-08T10:02:12","slug":"denigrement-de-lemployeur-une-cause-reelle-et-serieuse-de-licenciement","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.bizouard.com\/blog\/2022\/06\/30\/denigrement-de-lemployeur-une-cause-reelle-et-serieuse-de-licenciement\/","title":{"rendered":"D\u00e9nigrement de l\u2019employeur\u00a0: une cause r\u00e9elle et s\u00e9rieuse de licenciement\u00a0?"},"content":{"rendered":"
Que ce soit dans l\u2019entreprise, ou bien en dehors de celle-ci, les salari\u00e9s disposent du droit de s\u2019exprimer librement. Plus encore, ils ne peuvent pas, en principe, \u00eatre sanctionn\u00e9s pour des propos tenus dans le cadre de leur vie personnelle. Mais \u00e0 condition, toutefois, que les salari\u00e9s restent loyaux vis-\u00e0-vis de leur employeur, c\u2019est-\u00e0-dire qu\u2019ils ne lui causent pas de tort\u2026<\/p>\n
Dans une affaire r\u00e9cente, une salari\u00e9e avait, en dehors de son temps et de son lieu de travail, affirm\u00e9 \u00e0 l\u2019un de ses coll\u00e8gues, en pr\u00e9sence de tiers, que les dirigeants de l\u2019entreprise avaient tenu, \u00e0 son \u00e9gard, des propos blessants et humiliants. Selon ses dires, les dirigeants avaient, en effet, d\u00e9clar\u00e9 que le salari\u00e9 en question \u00e9tait \u00ab\u00a0le plus mauvais peintre qu\u2019ils avaient pu avoir dans l\u2019entreprise\u00a0\u00bb. Les dirigeants qui contestaient avoir tenu de tels propos, avaient licenci\u00e9 la salari\u00e9e pour faute grave. Celle-ci avait alors contest\u00e9 son licenciement en justice.<\/p>\n
Saisis du litige, les juges d\u2019appel n\u2019ont pas retenu la faute grave, mais ont consid\u00e9r\u00e9 que le comportement de la salari\u00e9e constituait une cause r\u00e9elle et s\u00e9rieuse de licenciement. Et pour cause\u00a0: les dirigeants contestaient avoir tenu des propos blessants envers le salari\u00e9 alors que la salari\u00e9e \u00ab\u00a0ne soutenait pas qu\u2019ils l\u2019avaient r\u00e9ellement fait\u00a0\u00bb. D\u00e8s lors, les dires de la salari\u00e9e constituaient des propos diffamatoires visant \u00e0 d\u00e9nigrer les dirigeants de l\u2019entreprise. Plus encore, les juges ont estim\u00e9 que ses propos visaient \u00e0 donner une mauvaise image de l\u2019entreprise et de ses dirigeants et \u00e0 cr\u00e9er un malaise entre eux et les salari\u00e9s. Ce qui caract\u00e9risait un manquement \u00e0 l\u2019obligation de loyaut\u00e9 de la salari\u00e9e \u00e0 l\u2019\u00e9gard de son employeur.<\/p>\n
Amen\u00e9e \u00e0 se prononcer dans cette affaire, la Cour de cassation a donn\u00e9 raison aux juges d\u2019appel et valid\u00e9 le licenciement de la salari\u00e9e.<\/p>\n