L’association Recherches & Solidarités vient de dévoiler la 17e édition de sa publication « La France associative en mouvement ».
Pour la première fois depuis 2008, le nombre d’établissements employeurs est passé sous la barre des 160 000 en diminuant de 2,6 % entre 2017 et 2018. Ainsi, on comptait 4 327 établissements de moins, dont 80 % n’ayant pas plus de trois salariés. De même, après une hausse continue de l’emploi associatif depuis 2011, l’année 2018 a connu un recul des effectifs salariés de 0,9 %, ce qui correspond environ à une perte de 17 000 emplois.
Ainsi, l’année dernière, 159 370 établissements relevant du secteur associatif employaient 1 837 300 salariés pour une masse salariale de près de 40 milliards d’euros.
Un salarié sur dix
En 2018, les associations faisaient travailler 9,4 % des salariés de l’ensemble du secteur privé, soit plus que le secteur de la construction ou que celui des transports et l’équivalent de celui du commerce de détail. Pour autant, le secteur associatif ne représentait que 6,6 % de la masse salariale du secteur privé en raison notamment des nombreux contrats de travail à temps partiel dans les associations.
Le secteur associatif était particulièrement présent dans l’accueil et l’accompagnement sans hébergement d’enfants et d’adolescents (95 % des effectifs du secteur privé) ou l’aide par le travail (94 %). Il était, en revanche, peu représenté dans l’hébergement (7,4 %) et dans la recherche et le développement scientifique (4,9 %).
Enfin, la majorité des employeurs associatifs relevaient du domaine sportif avec 28 738 établissements (18 % des établissements). Venaient ensuite l’action sociale sans hébergement (20 472 établissements soit 12,8 %), les activités culturelles (19 552 établissements soit 12,3 %), l’enseignement (16 923 établissements soit 10,6 %) et l’hébergement médico-social (9 940 établissements soit 6,2 %).
Environ 11 salariés par établissement
L’année dernière, les établissements associatifs employaient, en moyenne, 11,5 salariés. Cette moyenne variait toutefois beaucoup selon l’activité de l’association. Ainsi, on comptait environ 36 salariés par établissement pour les activités humaines pour la santé et l’hébergement médico-social et 27 pour l’action sociale sans hébergement. Un chiffre qui tombait à 3 salariés par établissement dans les associations sportives et à 2,5 dans celles ayant une activité culturelle.
Ainsi, les trois secteurs associatifs embauchant le plus de personnes étaient donc l’action sociale sans hébergement (30,3 % des salariés associatifs), l’hébergement médico-social (19,7 %) et l’enseignement (11,9 %). Bien que nombreuses, les associations sportives et culturelles employaient peu de salariés et ne représentaient, respectivement, que 4,8 % du personnel associatif et 2,6 %.
Enfin, plus de la moitié des établissement (53 %) occupaient moins de 3 salariés. Et si 14 % d’entre eux avaient entre 3 et 5 salariés, ils n’étaient plus que 4 % à compter de 50 à 99 salariés, ces « grosses » associations étant surtout présentes dans l’hébergement médico-social.
Précision : en 2018, la diminution des effectifs salariés était particulièrement significative dans les associations culturelles (- 8,3 % par rapport à 2017), la restauration (- 2,8 %) et les activités sportives (- 2,8 %). À l’inverse, l’action sociale sans hébergement a vu ses effectifs croître de 0,5 %, une hausse limitée à 0,2 % pour les activités liées à la santé et l’enseignement.
Des salaires en hausse
Malgré la diminution du nombre d’établissements et de salariés, la masse salariale du secteur associatif a progressé de 1,3 % en 2018 passant de 38,05 à 39,94 milliards d’euros.
Pour l’ensemble du secteur associatif, le salaire annuel moyen a ainsi augmenté de 2,4 % (21 325 € en 2017 et 21 719 € en 2018). Les rémunérations les plus élevées étaient versées par les organisations patronales et consulaires (39 950 €), suivies des organisations politiques (37 554 €) et des associations œuvrant dans la recherche et le développement scientifique (37 406 €).
Les salaires les moins importants se retrouvaient dans les associations récréatives et de loisirs (14 480 €), dans les associations sportives (15 219 €), dans celles œuvrant dans l’agriculture, l’élevage, la chasse et la pêche (16 357 €) ainsi que dans l’action sociale sans hébergement (17 410 €).
Recherches & Solidarités, La France associative en mouvement, 17e édition, octobre 2019
Les Echos Publishing 2019