Tout juste un an après avoir été saisi par le gouvernement sur la transformation digitale des PME françaises, le Conseil national du numérique (CNNum) vient de rendre son avis définitif.
Pour nourrir leur réflexion, les auteurs de ce rapport ont auditionné les responsables de 200 PME, des partenaires publics et des fournisseurs de services informatiques et analysé la situation dans 14 autres pays. Il en ressort que les petites et moyennes entreprises françaises ont accumulé un réel retard dans l’intégration des outils et des process numériques dans leur modèle économique. Une situation qu’il ne sera possible d’inverser, selon le Conseil, qu’à condition de lever préalablement un certain nombre de freins. D’abord, les PME ne disposant pas, le plus souvent, de personnel spécialisé, il est important de combler « le déficit d’accompagnement des entreprises » dans le domaine du numérique. Ensuite, sans surprise, il faut lever les difficultés d’accès aux financements, y compris pour de petits montants. Enfin, il est nécessaire de favoriser le développement des ventes électroniques entre entreprises (BtoB), encore trop peu répandues en France.
Une liste de recommandations
Concrètement, le CNNum présente 7 recommandations qui, menées conjointement, constitueraient une politique publique efficace pour permettre aux PME françaises de recoller au peloton de tête européen :
– fédérer les acteurs autour d’un marque forte portée par des campagnes de communication « ambitieuses » ;
– créer un réseau d’accompagnement composé de spécialistes bénévoles, mais également de professionnels labellisés ;
– mettre en place une plate-forme de ressources personnalisées (module d’autodiagnostic de la situation numérique de son entreprise, identification de ses besoins, des aides adaptées…) ;
– mettre en place un dispositif d’accompagnement pour aider les PME à déployer une stratégie d’e-internationalisation ;
– développer une aide financière régionale spécifique ;
– former les dirigeants et les collaborateurs chargés de porter la stratégie numérique de leur entreprise ;
– expérimenter un dispositif de soutien aux PME s’engageant dans un plan de transformation impliquant la reconfiguration de leur métier par le numérique.
Il reste à espérer que ce plan d’actions sera pris en compte par les responsables politiques à qui le pouvoir reviendra à l’issue des prochaines élections présidentielles et législatives.
Les Echos Publishing 2017