Il y a tout juste quelques jours, le groupe Carrefour annonçait la mise en place dans ses magasins d’un système destiné à assurer la traçabilité des « poulets fermiers d’Auvergne ». Un produit « Label rouge » distribué sous marque distributeur et dont plus d’un million d’unités sont vendues chaque année. La solution technique adoptée se base sur une blockchain, autrement dit sur un réseau informatique dans lequel toutes les informations saisies sont stockées dans des blocs de données reliés les uns aux autres et composant un grand registre. Ce registre est réputé inviolable. Les informations qu’il contient ne peuvent ainsi être ni modifiées, ni effacées. Dans le cas de la blockchain de Carrefour, les informations sont produites par tous les acteurs de la chaîne (éleveurs, vétérinaires, transformateurs, distributeurs). À l’aide d’un simple smartphone, chacun d’eux peut ajouter des informations dans la blockchain. Au final, en scannant le QRcode présent sur l’étiquette, le client accède à toutes ces informations (date de naissance du poulet, durée et mode d’élevage, nourriture, traitement antibiotique…). À terme, l’utilisation de la blockchain concernera d’autres produits alimentaires entrant dans la gamme « Filière qualité Carrefour » comme les œufs, le saumon ou encore les tomates.

D’autres produits

Les produits alimentaires ne sont pas les seuls à bénéficier d’un système de traçabilité basé sur la blockchain. Depuis 2015, un tel système permet déjà d’identifier les diamants commercialisés. Développée par la société Everledger, cette blockchain enregistre toutes les étapes allant de l’extraction à la vente et à la revente. L’idée étant de limiter le commerce des diamants volés et de s’assurer que les pierres présentes sur le marché ne proviennent pas de pays dans lesquels elles servent à financer la guerre. Afin d’identifier les pierres et ainsi de surveiller chacun de leurs mouvements, chacune d’elles est marquée par un numéro de série inscrit au laser. Everledger vient également de lancer la « Chain wine vault », une blockchain qui permet, cette fois, de suivre des bouteilles de vins issues de grands crus afin de limiter les trop nombreuses contrefaçons. Pour créer une empreinte numérique difficilement falsifiable, plus de 90 données différentes (mesures de la bouteille, qualité du verre, qualité de la capsule, caractéristiques de l’étiquette…) sont associées à chacune des bouteilles recensées dans la blockchain.

Les Echos Publishing 2017