Même si elle porte sur un faible échantillon de dirigeants d’entreprises du e-commerce, l’étude annuelle réalisée par la Fédération de la vente à distance (Fevad) en partenariat avec LSA permet de se faire une idée de l’état d’esprit des principaux acteurs du métier. Et, présidentielle oblige, dans cette 6e édition, la Fevad n’a pas manqué d’interroger ces cybercommerçants pour qu’ils nous livrent leurs attentes en matière de numérique en général et de e-commerce en particulier. Une bonne occasion, à quelques jours du premier tour de ces élections, de revenir sur les résultats de cette étude.
Plus de stabilité réglementaire
Comme les entreprises des secteurs traditionnels, les e-commerçants souhaitent davantage de stabilité réglementaire et législative. Il s’agit là de leur principale attente (53 %), à égalité avec un allègement de la fiscalité et des charges et une plus grande flexibilité en matière de droit du travail. Quant aux premières revendications purement numériques, elles ne viennent qu’en 3e position et traduisent une demande de mesures incitatives spécifiques en matière d’investissements (50 %) et d’une meilleure concertation pour définir la politique publique du numérique et du e-commerce. Le remplacement de l’actuel secrétariat d’État au numérique par un vrai ministère est, en outre, souhaité par 33 % des dirigeants.
Interrogés sur les initiatives qui pourraient avoir un impact positif sur l’activité du e-commerce, les professionnels du secteur sont 41 % à répondre : l’ouverture d’un guichet unique pour la TVA en Europe. 34 % d’entre eux estiment, par ailleurs, que les restrictions de circulation automobile imposées dans les grandes villes pour limiter la pollution pourraient leur être favorables. Dans le même temps, ces dirigeants expriment certaines craintes. S’ils ne sont que 7 % à appréhender la sortie effective du Royaume-Uni de l’Union européenne, 27 % d’entre eux pensent que l’entrée en vigueur, dans un an, du règlement communautaire en matière de protection des données personnelles aura un impact négatif pour leur activité. Quant à l’arrivée des acteurs asiatiques du e-commerce en Europe, elle est redoutée par 43 % de ces responsables d’entreprise.
Un regard critique sur le quinquennat
26 % des dirigeants interrogés jugent que les mesures publiques d’accompagnement des start-up mises en place ces 5 dernières années ont eu un impact positif vis-à-vis du e-commerce. C’est presque le seul satisfecit attribué à François Hollande et à ses gouvernements successifs. En revanche, 46 % estiment que les actions de l’État n’ont eu que peu ou pas d’impact sur la transformation digitale des entreprises et 51 % que la politique menée en matière d’accompagnement du numérique en générale n’a eu que peu ou pas d’effet. Quant à l’évolution du cadre législatif et réglementaire, elle est considérée comme neutre par 41 % des dirigeants interrogés et négative par 37 % d’entre eux.
Les Echos Publishing 2017